Les 10 commandements de l'âne
Premier commandement de l’âne :
Tu ne te laisseras pas perturber par les mensonges et insultes des humains ! Les propos injurieux des deux pattes te laisseront froid : « bonnet d’âne », « bête comme un âne » ou « âne bâté » ou encore « faire l’âne pour avoir du son » ne sont que des propos d’animaux à deux pattes, un peu écervelés, ceux sans doute qui préfèrent les pauvres chevaux et ne savent rien des ânes. Ces deux pattes ne savent même pas que l’âne ne feignante pas, qu’il n’est pas bête, qu’il n’a pas peur, qu’il n’est pas rétif : qu’il réfléchit tout simplement et posément ! Quel autre animal peut prétendre tourner les oreilles indépendamment à 180° pour mieux entendre ! Quel autre animal est aussi affectueux, je vous le demande !
Deuxième commandement de l’âne :
Tu cultiveras la vie sociale. L’âne ne doit pas rester seul et sa compagnie peut aussi bien être d’autres ânes que des chevaux, des chèvres ou d’autres quatre pattes sympathiques. Nous les ânes, on aime relationner !
Troisième commandement de l’âne :
Tu ne donneras jamais l’impression aux deux pattes de courir après le travail. Ils auraient vite fait de l’exploiter. Interrompt-toi fréquemment pour brouter de l’herbe afin de bien montrer que, pour toi, le travail ce n’est pas la santé. De temps en temps, n’hésites pas à renverser ton chargement si la charge est trop lourde ou mal équilibrée, si le bât est mal fixé, si la courroie te blesse et à arracher ta laisse. Il faut rappeler périodiquement aux deux pattes que tu es libre et que tu tiens à le rester. Et, surtout, ne laisses pas qu’on touche à ta queue !
Quatrième commandement de l’âne :
Malgré les trépignements des deux pattes, qui se croient tes maîtres, tu resteras bien prudent : pas de traversées de gués, de rivières, de ponts, de flaques, de plaques d’égouts ou autres guet-apens qui pourraient être mis sur ton chemin.
Cinquième commandement de l’âne :
Tu ne te laisseras pas embarquer dans n’importe quel van ou camionnette. Méfies-toi : les saucissons sèchent par ci par là et montrent le sort qui guette tous ceux qui n’ont pas su se méfier.
Sixième commandement de l’âne :
Tu n’oublieras jamais l’amour et l’amitié entre ânes et tu trouveras le bonheur. Museau sur l’encolure et bisou au museau sont les gestes les plus sympathiques.
Septième commandement de l’âne :
Tu ne t’ennuieras pas, en repassant tous les événements marquants de ta vie. La mémoire d’un âne, c’est ce qu’il y a de plus fort.
Huitième commandement de l’âne :
Tu n’obéiras pas si on te dit d’arrêter de braire ! Si tu éprouves le besoin de t’exprimer et de faire savoir aux alentours (aux ânes et ânesses notamment) que tu es en grande forme dans ton champ pousse un bon braiement. Tous les ânes du coin sauront qu’un âne en grande forme s’écrie « J’suis dans mon p’tit champ ! J’suis dans mon p’tit champ » !
Neuvième commandement de l’âne :
Tu ne rechigneras pas devant de bons petits plats ! Rien ne vaut une bonne herbe, un bon picotin d’avoine et un peu de sel. Les friandises font du bien sur le moment mais ne valent rien à la longue.
Dixième commandement de l’âne :
Tu pourras fricoter avec les humains, mais prudemment. Si tu connais un deux pattes sympathique, tu peux te fier à lui. Si ton deux pattes est un salaud qui frappe, qu’il se méfie : rien ne vaut le coup de sabot de l’âne qui a gardé sa vengeance pendant trop longtemps ! Mais, en dehors des mauvaises rencontres, c’est bien toi le plus humoristique des animaux ! Je n’ai pas dit des « bêtes ». C’est celui qui n’est pas le plus malin qui les a nommés ainsi… Rien ne vaut une plaisanterie d’âne et une bonne et franche rigolade, c’est le met le plus recherché de tous les ânes de bonne compagnie.