On sait combien les ânes tiennent à leurs habitudes et quelle force de volonté, fermement vissée, réside entre leurs gros yeux veloutés et ronds.
L'âne en question était sur ce point remarquable entre tous les ânes. Laborieux et résigné, mais laborieux par raison et résigné d'après je ne sais quelle mystérieuse logique spéciale aux ânes, il portait le faix sans bouder, que ce fût semence ou légumes, à la condition toutefois que le poids ne dépassât pas un maximum qu'il s'était fixé à lui-même. Pour une once de plus, il se couchait jusqu'à ce qu'on l'eût allégé de ce qui, d'après ses calculs d'âne, lui paraissait être de trop.